Une gestion de projet "pas optimale"

Les passants ont pu exprimer leur désarroi sur les panneaux annonçant sur site le chantier du projet en ajoutant "déni de" à "démocratie locale". Ces panneaux précisent également "Lancement des marchés de travaux. Printemps 2024 : choix des entreprises. Réunion publique en présence des entreprises. Juin 2024 : premier coup de pelle". Or, cette réunion se fait toujours attendre....Et ce n'est que le 17 juillet dernier que la commune a estimé utile de déposer une demande de permis d'aménager qu'elle avait jusqu'ici "oublié" de déposer concernant un projet - excusez du peu de la part d'un décideur public qui devrait faire preuve de l'exemplarité qu'on attend de lui ! - chiffré à 4 millions d'euros ainsi que le précisent les mêmes panneaux, situé en zone Natura 2000 et dans les espaces remarquables classés au titre de la loi littoral par le propre plan local d'urbanisme de la commune, dans un contexte où le recul du trait de côte qui s'y manifeste est par ailleurs inquiétant. On n'est pas à ça près en terme d'amateurisme. Chapeau l'artiste !

La commune se voit aujourd'hui contrainte de mener la présente consultation du public. Mais comme elle a estimé utile de se dispenser d'étude d'impact environnementale, il n'y aura donc pas d'enquête publique donc pas de commissaire enquêteur ou de commission d'enquête pour assurer l'impartialité de cette consultation - débutée avec une limite d'expression à seulement 500 caractères -, consultation qui intervient à la fumée des cierges sur un projet de permis d'aménager déjà ficelé puisque portant sur des travaux dont le premier coup de pelle était prévu comme indiqué ci-dessus dès juin 2024. On vous consulte mais bon c'est déjà calé et les engins de travaux publics n'attendent que de dégainer donc faites pas durer non plus la consultation trop longtemps tout de même ! La commune se délivrera à elle-même le permis d'aménager en prenant en compte - ou pas - selon son bon plaisir les remarques issues de cette consultation. C'est ça la "démocratie locale" à Ploemeur ! C'est ainsi que la municipalité clame son ardeur à "Aimer Ploemeur". A côté de ça pour dératiser un dessous de banc au Pérello la presse estivale nous apprend qu'on doit préalablement réunir une commission pour savoir s'il faut couper les herbes folles et mettre du budget là-dessus....cherchez l'erreur !

Dans cette affaire par ailleurs la municipalité prend le risque tant de fragiliser son projet que d'amoindrir son acceptabilité auprès des habitants du secteur qui s'inquiètent notamment des conditions de circulation et de report du stationnement en arrière du front de mer, ainsi qu'en témoignent d'ailleurs les premières contributions issues de la présente consultation. Alors que le Code de l'urbanisme l'exige (2° et 3° de l'article R103-1), le conseil municipal n'a jamais ouvert ni tiré le bilan d'une concertation préalable sur le projet, qui est légalement prévue et qui selon les juridictions administratives "doit se dérouler avant que le projet ne soit arrêté dans sa nature et ses options essentielles et que ne soient pris les actes conduisant à la réalisation effective de l'opération, au nombre desquels figurent notamment les marchés de maîtrise d'oeuvre de travaux, les déclarations d'utilité publique et les décisions arrêtant le dossier définitif du projet", alors que cela fait déjà  belle lurette que le marché de maîtrise d'oeuvre a été signé et donc que tout est joué d'avance. Il est vrai que Monsieur le Maire n'a cure des jugements rendus à son encontre qu'il se plaît à qualifier dans la presse de "jugements de comptoir" !